J’ai repris la lecture il y a quelque temps et j’ai eu l’envie de te partager mes dĂ©couvertes, c’est en fait en lisant justement cette BD que m’est venue l’idĂ©e de te faire dĂ©couvrir mes lectures, et autres activitĂ©s culturelles.

De quoi je te parle

Je vais te parler d’Elles, une petite bd en 3 tomes scĂ©narisĂ©e par Kid Toussaint et illustrĂ©e par Aveline Stokart, publiĂ©e chez Le Lombard.

Couverture du premier tome, on y voit les noms d'Aveline Stokart et de Kid Toussaint, 5 reprĂ©sentations de la mĂȘme jeune fille coiffure en carrĂ©, avec des couleurs de cheveux diffĂ©rentes et une expression Ă  chaque fois particuliĂšre. Au centre au premier plan, on trouve cette fille avec les cheveux roses et une expression sympathique, derriĂšre Ă  sa droite, qui regarde espiĂšglement, la mĂȘme fille avec des cheveux violets, et encore derriĂšre elle, avec des cheveux bruns, l'air triste et timide. À droite de la fille au premier plan, on la trouve cette fois l'air sĂ©rieux et les cheveux blonds, et enfin tout Ă  l'arriĂšre Ă  droite, avec des cheveux verts et un air impassible. Dessous est Ă©crit en titre Elles, 1. La Nouvelle, avec un S entre parenthĂšses, et tout en bas, au centre, le logo de l'Ă©diteur, Le Lombard

Un bout de l’histoire

Le but n’est pas de spoiler, donc je serai succincte, on suit Elle, une ado qui vient de changer d’école, on va comprendre pourquoi au long de l’intrigue. On va aussi dĂ©couvrir ce qu’Elle(s) traverse(nt) de son (leur) point de vue et celui de ses ami·es qui vont l’aider Ă  franchir certains obstacles difficiles.

Les sujets abordés

Comme la couverture du premier tome (et le titre) le laisse prĂ©sager, le livre parle surtout de TDI, toutefois il reste dans la dĂ©couverte et donne un point de vue volontairement non dĂ©taillĂ©, on n’est pas lĂ  pour aborder le sujet de front, avec tout le vocabulaire et les termes. On est plus dans l’illustration (qui est d’ailleurs magnifique) du ressenti, de ce qu’on peut endurer, des dialogues intĂ©rieurs et de ce que vivent aussi les proches.

MĂȘme si cela reste Ă©dulcorĂ©, ce n’est pas exactement ce que toutes les personnes prĂ©sentant un TDI vont vivre (le monde est parfois tristement bien plus cruel que ce qui est montrĂ© dans la BD, et le TDI est ici bien plus abordable et est rarement aussi simple), cela reste un premier pas excellent pour comprendre, s’identifier et partager le quotidien, les questionnements, les craintes et les tiraillements d’un systĂšme.

Si jamais tu veux en savoir plus sur le sujet, je t’invite Ă  parcourir le site de Partielles.com qui en parlera mieux que je ne pourrais le faire. Le site parle globalement des troubles dissociatifs, de la pluralitĂ©/multiplicitĂ©, du trouble dissociatif de l’identitĂ© (TDI) et de l’autre trouble dissociatif spĂ©cifiĂ© (ATDS).

Pourquoi ça m’a touchĂ©e

Je ne vais pas vraiment t’expliquer pourquoi les sujets de TDI/ATDS me parlent1, mais ce qui m’a intriguĂ©e, c’est qu’on en parle, qu’on les dĂ©crive, qu’on les dessine, qu’on les reprĂ©sente, mĂȘme si ce n’est pas exactement comme ça pour toustes, c’est rare, c’est encore plus rare de le faire de maniĂšre aussi tendre. Le travail de Kid Toussaint s’accorde superbement au dessin d’Aveline Stokart, on en fait un point important de l’intrigue, mais ce n’est jamais pompeux ni Ă©touffant2.

La maniĂšre de reprĂ©senter les personnalitĂ©s d’Elle est maline, on est bien immergé·es dans ce qu’elles ressentent. Vraiment, ça n’a l’air de rien, mais juste par exemple les couleurs des cheveux et les “lieux” qui reprĂ©sentent les alters sont tellements de bonnes idĂ©es pour la comprĂ©hension de ce qu’il se passe, cela reste des mĂ©taphores, mais punaise c’est fluide3.

Oui, ce n’est pas parfait, et c’est un peu loin de la rĂ©alitĂ© parfois, et l’histoire ne parle pas non plus des traumas qui peuvent ammener Ă  ces troubles, ni des diffĂ©rents rĂŽles dans un systĂšme, mais ce n’est pas le sujet (et d’ailleurs je serais curieuse de savoir si ce qui est racontĂ© Ă  la fin, et que je ne spoilerai pas, est vraiment plausible) ce qui est montrĂ© n’est pas expliquĂ© mais justement montrĂ©, et c’est traitĂ© avec dignitĂ©, et c’est tellemet agrĂ©able !


  1. Je vais garder ça pour moi. 

  2. On n’a jamais l’impression d’avoir une Ɠuvre dĂ©connectĂ©e de son intrigue en mode “HĂ© ! Regardez, un TDI, tadaaaa” comme malheureusement certaines Ɠuvres qui tombent dans cette triste facilitĂ©. 

  3. C’est d’ailleurs tout l'intelligence insufflĂ©e dans cette Ɠuvre pour que ça paraisse autant “aller de soi” alors qu’en fait c’est hyper dur de reprĂ©senter un TDI/ATDS.