Jâai repris la lecture il y a quelque temps et jâai eu lâenvie de te partager mes dĂ©couvertes, câest en fait en lisant justement cette BD que mâest venue lâidĂ©e de te faire dĂ©couvrir mes lectures, et autres activitĂ©s culturelles.
De quoi je te parle
Je vais te parler dâElles, une petite bd en 3 tomes scĂ©narisĂ©e par Kid Toussaint et illustrĂ©e par Aveline Stokart, publiĂ©e chez Le Lombard.
Un bout de lâhistoire
Le but nâest pas de spoiler, donc je serai succincte, on suit Elle, une ado qui vient de changer dâĂ©cole, on va comprendre pourquoi au long de lâintrigue. On va aussi dĂ©couvrir ce quâElle(s) traverse(nt) de son (leur) point de vue et celui de ses ami·es qui vont lâaider Ă franchir certains obstacles difficiles.
Les sujets abordés
Comme la couverture du premier tome (et le titre) le laisse prĂ©sager, le livre parle surtout de TDI, toutefois il reste dans la dĂ©couverte et donne un point de vue volontairement non dĂ©taillĂ©, on nâest pas lĂ pour aborder le sujet de front, avec tout le vocabulaire et les termes. On est plus dans lâillustration (qui est dâailleurs magnifique) du ressenti, de ce quâon peut endurer, des dialogues intĂ©rieurs et de ce que vivent aussi les proches.
MĂȘme si cela reste Ă©dulcorĂ©, ce nâest pas exactement ce que toutes les personnes prĂ©sentant un TDI vont vivre (le monde est parfois tristement bien plus cruel que ce qui est montrĂ© dans la BD, et le TDI est ici bien plus abordable et est rarement aussi simple), cela reste un premier pas excellent pour comprendre, sâidentifier et partager le quotidien, les questionnements, les craintes et les tiraillements dâun systĂšme.
Si jamais tu veux en savoir plus sur le sujet, je tâinvite Ă parcourir le site de Partielles.com qui en parlera mieux que je ne pourrais le faire. Le site parle globalement des troubles dissociatifs, de la pluralitĂ©/multiplicitĂ©, du trouble dissociatif de lâidentitĂ© (TDI) et de lâautre trouble dissociatif spĂ©cifiĂ© (ATDS).
Pourquoi ça mâa touchĂ©e
Je ne vais pas vraiment tâexpliquer pourquoi les sujets de TDI/ATDS me parlent1, mais ce qui mâa intriguĂ©e, câest quâon en parle, quâon les dĂ©crive, quâon les dessine, quâon les reprĂ©sente, mĂȘme si ce nâest pas exactement comme ça pour toustes, câest rare, câest encore plus rare de le faire de maniĂšre aussi tendre. Le travail de Kid Toussaint sâaccorde superbement au dessin dâAveline Stokart, on en fait un point important de lâintrigue, mais ce nâest jamais pompeux ni Ă©touffant2.
La maniĂšre de reprĂ©senter les personnalitĂ©s dâElle est maline, on est bien immergé·es dans ce quâelles ressentent. Vraiment, ça nâa lâair de rien, mais juste par exemple les couleurs des cheveux et les âlieuxâ qui reprĂ©sentent les alters sont tellements de bonnes idĂ©es pour la comprĂ©hension de ce quâil se passe, cela reste des mĂ©taphores, mais punaise câest fluide3.
Oui, ce nâest pas parfait, et câest un peu loin de la rĂ©alitĂ© parfois, et lâhistoire ne parle pas non plus des traumas qui peuvent ammener Ă ces troubles, ni des diffĂ©rents rĂŽles dans un systĂšme, mais ce nâest pas le sujet (et dâailleurs je serais curieuse de savoir si ce qui est racontĂ© Ă la fin, et que je ne spoilerai pas, est vraiment plausible) ce qui est montrĂ© nâest pas expliquĂ© mais justement montrĂ©, et câest traitĂ© avec dignitĂ©, et câest tellemet agrĂ©able !
-
Je vais garder ça pour moi. ↩
-
On nâa jamais lâimpression dâavoir une Ćuvre dĂ©connectĂ©e de son intrigue en mode âHĂ© ! Regardez, un TDI, tadaaaaâ comme malheureusement certaines Ćuvres qui tombent dans cette triste facilitĂ©. ↩
-
Câest dâailleurs tout l'intelligence insufflĂ©e dans cette Ćuvre pour que ça paraisse autant âaller de soiâ alors quâen fait câest hyper dur de reprĂ©senter un TDI/ATDS. ↩