Et voici une nouvelle série de billets intitulée "Les mots de Thea".
J'ai envie de partager avec toi des mots qui m'ont aidée, et qui m'aident encore. Ce n'est pas forcément facile, et je me bats un peu avec moi-même pour les partager, parce que je crains que ça ne paraisse un peu simplet. Mais je me dis que si ça m'a aidée, ça peut peut-être t'aider aussi, alors au final, si tu me trouves cruche dans cette série ce n'est pas grave, il y a d'autres articles sur ce blog qui te plairont peut-être plus. Et si ce n'est pas le cas, tant pis, c'est justement le thème de ce premier billet.
Tu ne contrôles pas ce qu'on pense de toi
C'est la première chose dont j'avais envie de parler, on ne contrôle rien de ce que les autres pensent de nous.
Petite histoire
À cause de ce que j'ai vécu, j'avais tendance à poser sur un piédestal l'opinion des autres, surtout des personnes qui, malheureusement, avaient pris un ascendant sur moi. J'étais persuadée que si je faisais bien les choses, si je m'habillais bien, si je disais les bonnes choses, alors les gens penseraient du bien de moi. Et si les gens pensaient du bien de moi, alors je serais appréciée, et si j'étais appréciée, alors je serais heureuse.
Erreur.
Et cela m'arrive encore aujourd'hui, et je dois régulièrement revenir et re-déconstruire cette croyance.
Être ou paraître, telle est la question
Alors, j'y suis parvenue, j'ai fait les choses bien, je me suis habillée bien, j'ai dit les bonnes choses, et autour de moi, comme dans l'expression, on me donnait le bon Dieu sans confession. Les cours, nickel, les relations humaines, top, le travail, parfait. J'étais l'humain parfait, de ceux qui rentrent bien dans les cases.
Mais à qui donnait-on vraiment ce bon Dieu sans confession ? À moi, ou à l'image que je renvoyais ?
Et d'ailleurs est-ce que ces personnes appréciaient vraiment ce que je faisais, ou est-ce qu'elles-mêmes étaient dans la même situation que moi, à chercher à tout prix à être appréciées, et donc devoir faire genre ?
Ce qui est ironique, c'est que j'avais beau faire tout ça, je n'étais pas bien. En fait le paraître appelle le paraître, et plus je paraissais bien, plus je voulais encore plus paraître bien. Parce que c'est une course sans fin, qui nous pousse à vouloir nous éviter, éviter de se confronter à soi-même.
Et pour réaliser ce conformisme fou, j'étais épuisée, je me sentais seule, et je me sentais vide. J'avais l'impression de ne pas être moi, mais une coquille qui se vidait et qui devait être remplie par des normes arbitraires.
Et un jour...
Et puis, pendant un an, je me suis retrouvée dans un job dans lequel on me demandait bien trop de sacrifices au nom de ces normes idiotes. Les conditions (que j'avais moi-même acceptées, tellement sous emprise de notre monde capitaliste) étaient telles que je faisais 2h30 de route aller, 2h30 de route retour, pour un job qui ne me plaisait pas, pour des valeurs qui ne me convenaient pas, c'est dire l'amour que je me portais à l'époque.
Mais... Il y a eu quelque chose d'inattendu dans tout ça, un hasard complet, car c'est cette même condition invivable de trajet qui allait s'avérer être ma bouée de sauvetage. Imagine 5 heures de route, sans issues, sans aucun moyen de t'échapper de toi, la confrontation était inévitable.
1 an de trajets entre conduite et bouchons, 1 an de confrontations, 1 an de larmes.
Pour finir par un "merde", un "je ne veux plus de ça", un "je veux être moi, tant pis ce qu'en penseront les autres".
Tu ne contrôles pas ce qu'on pense de toi
À quoi bon vivre à côté de soi-même pour plaire à des personnes qui ne nous aiment pas pour ce que nous sommes réellement ?
On sera toujours jugée et critiquée, mais aussi aimée et appréciée, peu importe ce que l'on fait. Alors autant être critiquée et aimée pour ce que l'on est vraiment, non ?