Et voici un jalon de vie important pour moi, cela fait un an, jour pour jour, que j'ai commencé à prendre mes premières pressions d'œstrogènes. Je sens que j'ai bien fait d'initier ce cycle de THS sur ce blog, en parler m'a beaucoup aidée1.

Encore un disclaimer : chaque THS est unique et mes articles ne sont qu'un témoignage personnel.

Bon alors Thea, que s'est-il passé niveau transition sur les 3 derniers mois ?

Je t'avais parlé de l'évolution du rapport que j'avais avec mon propre corps dans l'article des 9 mois. C 'est maintenant toute la vision que j'ai de moi-même qui a bien changé par rapport à celle que j'avais il y a maintenant 12 mois. Un an de THS c'est quelque chose, et ça joue sur absolument tous les pans dans la vie d'une personne concernée.

Mon corps, mon visage, ma silhouette ont énormément changées et même si cela m'a permis d'enfin pouvoir m'approprier mon propre corps, quel qu'il soit, cela a dû s'apprendre2.

Mon corps en pleine transition n'est pas parfait, mais cette fois, il m'est possible de me l'approprier peu à peu, avec ses qualités et surtout ses défauts, et c'est là toute la différence.

Puis il y a eu l'émotionnel qui a joué également beaucoup sur ma psyché, quelle merveilleuse libération que de s'autoriser à recevoir ses émotion avec discernement et en étant bienveillante envers soi-même. Et je parle de toutes les émotions, combien de personnes ont peur de leurs émotions et les enfouissent au fond d'elles-mêmes ? Avec les Résultats qu'on connaît.

Alors, je ne pense pas que le THS soit la raison directe de ma prise de conscience émotionnelle, mais cela a nettement décuplé mes sensations émotionnelles3.

En fait, c'était à la fois une période de changements et d 'adaptations, mais aussi d'affirmation et de confiance en soi. Je parviens chaque nouveau jour à poser mes limites et apprendre qui je suis, ce que j'accepte et ce que je refuse.

Et heureusement, ma famille et mes proches me soutiennent (et surtout me supportent mon caractère bien trempé qui se dessine).

Je suis encore dans un beau voyage, mais j'ai gagné en clarté de vision, je commence à tracer la carte de cette région et à y naviguer avec aisance et plaisir. Je n'ai désormais plus peur, je suis bien moins pessimiste qu' auparavant, je suis même excitée de voir ce que l'avenir me réserve, et ce que je vais encore pouvoir découvrir.

Mais aujourd'hui, peut importe ce qu'on en dit4, je suis heureuse, et c'est tout ce qui compte. Je ne regrette pas d'avoir passé ce cap, je n'ai pas choisi d'être trans, mais j'ai eu le choix de découvrir qui je suis et de m'accepter telle que je suis, et j'ai bien fait de faire ce choix il y a un an.


  1. D'ailleurs pas seulement du point de vue de ma transition. 

  2. Et j'insiste sur le quel qu'il soit, une transition, du moins ma transition, n'est pas esthétique. Ce n'est pas que je n'aimais pas mon corps pré-THS, c'est simplement que ce n'était pas mon corps. Donc impossible pour moi de le faire mien. 

  3. Je précise que cela ne fait pas de moi une personne émotive, mais une personne qui ressent et qui accepte ce qu'elle ressent. 

  4. Et pour info, la transphobie n'est pas une opinion, c'est un délit.